Roche (38)-- Promeneurs 2 -- Mardi 12 Mars 2019
Qu’est ce qui peut bien pousser des gens normalement constitués (ou presque), retraités de surcroît (ce qui en principe induit une certaine sagesse) à se lever aux aurores (j’ai failli dire aux horreurs), sinon la promesse de bienfaits indéniables tels que, et pas forcément dans l’ordre : les premiers embouteillages de Lyon et des environs, les mains et les pieds gelés, la goutte au nez et les petites douleurs habituelles qui participent, pour beaucoup d’entre nous, aux joies matinales de notre petite existence dès lors que la températureextérieure affiche au moins vingt degrés d’écart avec celle ressentie sous la couette ?
Car c’est bien le froid qui règne en maître ce matin au départ de Roche malgré l’espoir d’une belle journée.
Certains sont venus par Anguille, modeste localité peu connue qui se situe, pour les connaisseurs, juste sous Roche.
La petite troupe d’allumés comprend un tiers de Patricks, les deux autres tiers étant constitués du toutvenant, à savoir Valérie - unique représentante du sexe qu’on a longtemps qualifié de faible – Jean-Louis et Marco - deux animateurs patentés, mais alors pas tentés du tout – et votre serviteur affublé de l’étiquette P2 motivé … oh combien motivé par ce départ glacial.
Les photos traditionnelles de départ, pas facile avec les doigts gelés et les yeux à peine ouverts, vont engendrer le premier (et seul) dysfonctionnement de la journée et c’est avec trois minutes de retard que seront donnés les premiers coups de pédale (inadmissible !)
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Les Patricks, forts de leur supériorité numérique (mais pas que …) vont imprimer, tout au long de la journée, un rythme d’enfer et le tout-venant va faire ce qu’il peut, chacun avec ses moyens et ses atouts.
Les kilomètres défilent sur des routes peu fréquentées et des profils conformes aux spécificités iséroises, à savoir quand ça monte plus ça monte encore. La température extérieure a bien du mal à grimper ; nous aussi, enfin je veux dire moi aussi pour ne pas froisser les susceptibilités exacerbées par le froid.
Comme d’habitude, l’un des Patricks (devinez lequel) expose ses genoux aux courants d’air. Cela va faire l’objet d’un débat animé : faut-il ou ne faut-il pas exposer ses genoux aux courants d’air ? Un peu plus loin, lors d’une pause, Patrick (celui qui expose ses genoux !!!) reconnaît qu’il a déjà quelques difficultés à se mettre en danseuse durablement.
Ma culture chorégraphique ouvre aussitôt une page de souvenirs : Le Black des Cimes, l’Abeille aux Doigts Gourmands … et bien sûr Le Beau vélo de Jacques, plus connu pour les non intimes, comme le Beau Vélo de Vanel. S’il te plait, Jacques, dis moi que tu ne m’en veux pas …
De là à imaginer Patrick (celui qui expose ses genoux … qu’est ce que vous êtes lourds) en tutu rose et en ballerines, même mon esprit malade n’ose s’y risquer
Bon, oublions ! Et puis, les mauvaises langues (encore que …) diront volontiers qu’il n’a pas besoin de se déguiser en danseuse étoile pour faire parler la poudre dans les bosses.
Les localités se suivent à distance : Culin, Tramolé, Eydoche et bientôt Commelle. La montée qui suit qui va pratiquement marquer la fin de nos souffrances.
A la pause qui s’impose alors au sommet, au bord de l’étang, et alors que la température remonte significativement, contrairement à nous qui allons plutôt redescendre, on a droit à une pluie de pléonasmes du genre « coureur dopé » ou « vieux qui bave »… j’en passe et pas forcément des meilleures.
Bon s’il est vrai, qu’on en a tous bavé plus ou moins aujourd’hui, il est vrai aussi que certains ont pu aller, à l’occasion, au delà de l’expression « vieux qui bave ». La route de l’étang de Commelle est momentanément interdite pour cause d’inondation hihihiiii.
Chatonnay, Saint Jean de Bournay (et non pas de Bourre-nez comme certains le prétendent), Artas, Charantonnay et finalement la boucle est bouclée vers 13 heures.
Au final, 75 km, 900 mètres de dénivelé, près de 20 km/h de moyenne ; mais l’essentiel c’est surtout la mine réjouie des participants qui visiblement ne regrettent en rien leur lever matinal, les mains gelées, les pieds engourdis par le froid, la goutte au nez etc …
Merci Patrick (celui qui expose ses genoux !!! … décidément !!!) merci Marco, notre inénarrable serre-file, merci Jean-Louis pour les photos à venir (j’espère) et merci à tous les autres pour leur bonne humeur indéfectible, quelles que soient les difficultés.
Jeannot
C’eut été dommage de se priver d’une telle prose ! Grand merci à Jeannot et mention spéciale à Marco qui, en plus de veiller à ce qu’aucun ne s’égare, nous a régalés de bugnes à l’arrivée.
Patrick